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Andy Holmes

Projet Gaia : rencontre la tête dans les étoiles avec Céline Reylé

Céline Reylé est astronome à l’Observatoire de Besançon. Le regard tourné vers la voûte céleste et la tête dans les étoiles, Céline exerce un métier qui nous fait rêver. Celle qui assure avoir choisi cette voie plus par facilité que par passion, nous parle pourtant avec ferveur et engagement de ce projet fascinant : lumière sur Gaia, ce satellite qui donne autant de réponses qu’il suscite de nouveaux questionnements.

Une ambition de plus de vingt ans, pour déceler notre galaxie.

A son arrivée au laboratoire de Besançon en 2001, le projet avait déjà un nom, Gaia. Mais il en était à ses balbutiements. Céline a directement intégré ce travail aussi ambitieux qu’innovant. Pendant plusieurs années, les chercheurs en astrophysique et les ingénieurs ont réfléchi aux instruments nécessaires, à la faisabilité technique de Gaia pour proposer des objectifs techniques et scientifiques, ainsi qu’aux coûts associés. L’équipe de chercheurs obtient le financement de l’agence spatiale européenne en 2002. C’est alors l’aboutissement d’un considérable travail collectif.

Gaia prend son envol en 2013.

Un projet européen, sous plus de 1,8 milliards d’étoiles.

Gaia permet aux chercheurs, ingénieurs et techniciens européens impliqués dans le projet de mieux comprendre notre galaxie et la structure de la voie lactée. Grâce au satellite, les distances des étoiles se mesurent. Cette avancée scientifique ouvre un champ immense de la connaissance scientifique : la forme de la Voie Lactée se dessine et son histoire se révèle aux astronomes.

Gaia ne fait pas de tri et observe tout ce qui se passe : elle envoie ainsi les données d’une multitude d’étoiles, d’astéroïdes, d’astres jusqu’à certaines galaxies extérieures. Céline peut ainsi mieux comprendre l’un de ses intérêts majeurs : les naines brunes, ces objets substellaires qui ont l’apparence d’une étoile, mais qui n’ont pas une masse assez importante pour être appelés « étoiles ». Avec moins de 3000 degrés à la surface, ces « étoiles ratées », comme s’amuse à les appeler Céline, sont peu lumineuses et apparaissent de couleur rouge, voire infrarouge.

Un exploit, celui de cartographier notre ciel.

Ce défi, Céline et les chercheurs de toute l’Europe engagés dans ce projet l’ont relevé. Pour atteindre ce résultat impressionnant, il a d’abord fallu préparer les fondations : la modélisation de la voie lactée est d’abord passée par une longue phase de test, qui s'est appuyée en partie sur des simulations de données effectuées par les chercheurs bisontins pour préparer les algorithmes de détection et de toute la chaine de traitement des données. Céline le souligne : il fallait être prêt à 100% quand le satellite est envoyé dans le ciel. Aujourd’hui, grâce à Gaia et à ses données, le ciel commence à être perçu en 3D.

Le progrès est considérable. Il n’est pas prêt de s’arrêter : prévu initialement pour cinq ans, Gaia serait reconduit jusqu’au moins 2024.

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