« Le développement durable, on le construit ensemble ; on ne le construit pas seul »
IUT de Belfort-Montbéliard

« Le développement durable, on le construit ensemble »

Quatre étudiants de l'Université de Franche-Comté récemment diplômés du DUT Carrières sociales ont travaillé pendant un trimestre sur le développement durable. Plus qu’un projet pédagogique, c’est un état d’esprit, voire un mode de vie pour ces étudiants de l'IUT de Belfort-Montbéliard. 

Écologie, écocitoyenneté, éco-responsabilité énergétique : les quatre étudiants voyaient grand. Camille Barrey, Robin Dassetto, Orlane Devoille et Ambre Leglise ont eu peu de temps pour mettre en place des actions de sensibilisation. « Nous avons dû nous concentrer sur l'essentiel », explique Camille Barrey. Après avoir établi une méthodologie de travail, défini un cahier des charges, fixé les objectifs du projet, déterminé ses destinataires (l'IUT et en particulier les étudiants), plusieurs actions ont été mises en place : un hôtel à insectes (en partenariat avec l’association La 5ème Dimension), une série d'affiches sur les bons usages au niveau consommation d'énergie, une collecte de vêtements pour un vide-dressing à destination des étudiants... Des actions toujours teintées de partage, d’attention, de solidarité, d’échange, de lien.

Le social, 3ème pilier du développement durable

Car le développement durable comprend une dimension sociale. Les étudiants qui choisissent les formations du département Carrières sociales sont donc généralement très impliqués dans ce domaine. Pour Camille et Robin, ces deux notions sont indissociables : « avec l'économique et l'environnemental, rappelle Camille, le social est l'un des trois piliers du développement durable. Le développement durable, on le construit ensemble, pas seul. Il faut donc sensibiliser tout le monde et pour cela créer du lien social. » Robin, son collègue de projet, ajoute qu’« il ne peut pas être durable s'il n'est pas accepté socialement. Le développement durable doit entrer dans les mentalités. »
Aujourd'hui, tout le monde est ou a été sensibilisé à cette question, que ce soit par l'école, par les médias ou par diverses manifestations. On en parle partout. Alors pourquoi, ça n’avance pas plus vite ? « Ça va au-delà d'un problème de génération, explique l’étudiante, c'est une question de mentalité. L'ennemi, c'est le confort. C'est difficile d'y renoncer et c'est tellement plus facile d'aller au supermarché et d'acheter des produits tout faits avec de nombreux emballages plutôt que d'acheter des légumes et de préparer un plat soi-même. Mais je pense que notre génération est beaucoup plus sensibilisée que celle de nos parents car ce sont des choses qu'on entend depuis tout petits. » Outre l'enseignement du développement durable dès l'école primaire, l'envie de prendre soin de soi, de son corps, poussent les gens à se préoccuper de la planète : « il y a de plus en plus de gens qui font du sport, qui ont envie d'avoir un beau corps et en pleine santé. Cette mode aide les gens, en prenant soin d'eux, à prendre soin de la planète, qu'ils en aient conscience ou non. »

La prise de conscience est la première étape

À l'occasion de la marche pour le climat en mars dernier, l'énergie et l'enthousiasme des jeunes pour l'environnement a le plus souvent suscité une forme d'admiration. Mais sceptiques, pessimistes ou simplement détracteurs, ont accusé ces (jeunes) engagés d'hypocrisie, à se révolter contre la société de consommation tout en brandissant leur téléphone portable, à ne pas respecter les lieux qu'ils utilisent... Qu’en pensent-ils ? Pour Robin, « il y a aujourd'hui une nécessité à avoir un téléphone portable, même si c'est un gros déchet. » Camille, elle, pense qu’« il ne faut pas trop en demander d'un coup. Il y a eu une très grande mobilisation pour cette marche alors que les cours étaient finis, qu'il pleuvait et qu'on aurait très bien pu rentrer chez nous. L'engagement était réel et c'était beau. Si ceux qui ont défilé sont déjà sensibilisés à certaines choses, le reste se fera progressivement. On est né dans cette société de consommation donc on la subit en partie. »
Pour Robin, c'est une question d'éducation, de changements dans ses habitudes pour revenir à la sobriété même si c'est très compliqué : « ça demande à la fois un effort physique et un effort mental car c'est toute une autre conception de la vie ». Camille ajoute que ce retour à la sobriété implique de « renoncer à tout avoir en un claquement de doigts et de se déplacer pour obtenir les choses dont on a besoin. Peut-être que, petit à petit, puisqu'on se déplacera plus, on consommera moins et on prendra conscience de ce qui est nécessaire de ce qui l'est moins. » Selon les deux étudiants, il n’est pas nécessaire de jeter son téléphone portable pour être écolo, responsable par rapport au traitement de la planète : « ce qui est important, c'est d'être conscient des conséquences de ce qu'on fait. C'est un premier pas, il ne faut pas se lapider mais plutôt savoir rebondir sur ses erreurs. »
On doit aussi choisir ses combats car on ne peut pas s'investir dans tout et chacun ne s'investit pas de la même façon. Trier ses déchets, réduire sa consommation, manger différemment... « On s'engage selon son mode de vie, à son niveau, à son échelle, et ça se fera progressivement, rassure Camille. On ne peut pas imposer des choses aux autres car on a tous une éducation et un mode de vie différents. Sinon ce serait insupportable et les gens craqueraient. Il faut que ce soit progressif et que ça vienne d'eux. »

Petites actions pour grands changements

Animés par la volonté d'influer sur les mentalités, de changer les comportements par des actions de sensibilisation à l’échelle de leur environnement, Camille, Robin, Orlane et Ambre ont semé quelques graines supplémentaires et significatives menant à une prise de conscience qui fera boule de neige mais qui ne fondra pas au soleil. L’hôtel à insectes qu’ils ont fabriqué est symbolique de leur engagement dans le développement durable explique Camille : « nous avions un temps limité pour réaliser nos actions mais nous avons voulu montrer qu'il est possible de faire quelque chose. C’est une sorte de symbole de l'engagement de l'IUT. Et comme il est visible par tous, il peut donner envie aux étudiants de s'engager à leur tour. » Le vide-dressing, organisé en partenariat avec l’association Eco-campus, avait pour objectif de montrer que l’on peut consommer autrement, en recyclant, en échangeant, en donnant. Cette action, pourtant simple, regroupe à elle toute seule les trois axes du développement durable : la préservation de l’environnement, l’économie raisonnée et le lien social.
Les quatre étudiants ont construit un plan d'actions qu'ils ont commencé à mettre en œuvre parce qu'au bout du projet pédagogique il y avait une note comptant pour leur DUT. Mais c'est avant tout leur personnalité qu’ils ont souhaité insuffler dans sa réalisation. Ils ont voulu « mettre dans la sphère pédagogique » ce qu'ils font au quotidien, et même aller au-delà : « nous étions quatre dans ce projet, nous avions donc la force de quatre personnes pour avancer. Nous pouvions aller au-delà de ce que nous faisons individuellement au quotidien. »

Une nouvelle équipe d'étudiants qui seront en 2ème année de DUT Carrières sociales à la rentrée poursuivent déjà le projet.

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Une nouvelle équipe d'étudiants en Carrières sociales est déjà en place pour poursuive le projet