Un étudiant fouille le sol. On voit deux squelettes.
Ludovic Godard
Auteur 
Delphine Gosset

La crypte de l’église Notre-Dame livre ses secrets

Les fouilles actuellement en cours au 28 rue Mégevand ont révélé plusieurs squelettes et permis d’entrevoir l’histoire des constructions qui se sont succédé sur ce site.

Le programme de recherche baptisé Vesontio Christiana a débuté il y a trois mois. Son objectif : mieux connaître le Besançon médiéval, à travers les restes de ses constructions religieuses. La ville était alors l’une des plus grandes cités de la région, véritable pôle épiscopal et politique. Pourtant, cette période reste mal connue des archéologues, en comparaison de l’Antiquité qui a déjà été bien étudiée. « Il faut dire qu’au cours des fouilles préventives menées à Besançon, on tombe souvent sur des vestiges antiques, et beaucoup plus rarement sur des restes de l’époque médiévale », explique Marie-Laure Bassi, du service municipal d’archéologie préventive de Besançon. Elle codirige le projet aux côtés de Morana Čaušević-Bully, chercheuse au laboratoire Chrono-environnement.

Entrevoir le passé

Parmi les différents sites à l’étude figure l’ancienne abbaye bénédictine Saint-Vincent, fondée au XIe siècle et devenue, au XIXe siècle, église Notre-Dame. Celle-ci est située au 28 rue Mégevand. L’étude du bâti de la crypte située sous cette église s’est révélée riche en informations pour les archéologues. Ceux-ci ont daté les piliers et les voûtes du XVe siècle, mais ont aussi repéré des murs antérieurs dont ils ont voulu comprendre l’origine. Pour cela, ils ont eu recours à la prospection géophysique, puis à un sondage de 6 m² sur 1,50 m de profondeur. Ils ont ainsi mis au jour des murs du XIe siècle, période qui correspond à l’installation d’un monastère dans le quartier et à la construction d’une église. Un autre mur, plus ancien, date probablement de l’Antiquité. Les chercheurs supposent qu’au Moyen Âge, les hommes ont occupé de nouveau un site préexistant en réaménageant des structures antiques ayant probablement appartenu à un grand édifice. L’église abrite donc des vestiges qui permettent de suivre la chronologie des transformations successives des bâtiments, de l’Antiquité jusqu'au XIXe siècle, chose rare pour les archéologues.

Les fouilles ont aussi révélé plusieurs squelettes, dont celui d’un bébé, ainsi que des clous de cercueil et des épingles de linceul. Ces ossements vont être photographiés, enlevés et déposés pour une étude anthropologique qui permettra d’obtenir des informations sur les personnes qui ont été enterrées dans l’église. Les premières datations coïncident avec l’installation de la paroisse Saint-Marcellin et la création d’un cimetière dans le monastère aux alentours du XIIIe siècle.

Après quelques semaines supplémentaires de fouilles auxquelles participent activement des étudiants en licence Histoire de l’art et archéologie, les travaux vont se poursuivre à la Citadelle sur le Front Saint-Etienne, à la recherche d’une ancienne église.

Contact

Laboratoire Chrono-environnement

Une main en gros plan qui présente plusieurs objets : clous de cercueil et épingles.
Une crypte, le sol est creusé, plusieurs jeunes gens réalisent des fouilles.
UN crâne à moitié enterré.
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