La COP24, c’était aussi à l’IUT de Belfort-Montbéliard !
IUT de Belfort-Montbéliard

La COP24, c’était aussi à l’IUT de Belfort-Montbéliard !

Dans le cadre de l’édition belfortaine du Festisol, quatre étudiants en DUT Carrières Sociales à l’IUT de Belfort-Montbéliard ont organisé une simulation de la COP241 qui se déroulait du 2 au 14 décembre à Katowice en Pologne.

« Ressources et biens communs » étant le thème du Festisol 2018, Raphaël Besnier, Aïda Habachi, Camille Humbel et Elisa Sanchez, étudiants en 2ème année de DUT Carrières sociales ont organisé, avec de nombreux partenaires extérieurs, plusieurs animations à Belfort pour sensibiliser leurs collègues mais aussi le grand public aux questions de développement durable, de ressources énergétiques et alimentaires, de solidarité. Et c’est avec le soutien de Mathieu Salvi, du CCFD de Bourgogne Franche-Comté, que l’idée d’une simulation de la COP 24 a vu le jour.

Se préparer à refaire le monde

110 étudiants en DUT Carrières sociales ont ainsi été répartis en groupes représentant 14 pays sur les 197 participants réels de Katowice en Pologne. Ces 14 pays ont été choisis parce qu’ils sont soit de gros pollueurs, soit de tout petits pays, soit parmi les pays les plus touchés par les conséquences du réchauffement climatique.
Une première séance de travail, la semaine précédant la COP24 belfortaine, a permis aux participants d’apprivoiser le pays qu’ils devaient représenter. Les organisateurs de la simulation leur ont transmis un document de travail afin que « chaque pays définisse ses grandes orientations en termes de ressources et d’endiguement du réchauffement climatique », explique Raphaël Besnier, chef de projet. Ce document très complet présentait, outre un historique des différentes COP et les engagements qui y ont été pris, les enjeux climatiques mondiaux et ceux de chacun des pays représentés, avec « des données et une analyse de l’état de l’exploitation, de la consommation et de l’exportation-importation des ressources fossiles (gaz, pétrole, charbon) ; de la place du secteur des ressources et énergies fossiles dans l’économie et le marché du travail du pays ; des principaux acteurs publics et privés du milieu ; des engagements politiques internationaux du pays en termes d’écologie ; des risques encourus par le pays suite au réchauffement climatique. »
Les fiches-outils visaient à permettre aux « pays » de définir leurs orientations à partir d’une ébauche de questionnement : « comment garder une économie stable tout en abandonnant, ou en baissant fortement, ses ressources fossiles ? quelle stratégie pour baisser ses gaz à effet de serre ? quels freins à cette stratégie ? comment avoir de l’influence sur la décision finale au milieu des autres pays ? qu’attendre des autres pays ? ».
Cette première étape avait pour but de « faire découvrir le fonctionnement, l’intérêt, les enjeux de la COP, souligne Camille Humbel, membre de l’équipe organisatrice. Grâce à des animations, un quiz, un brainstorming, les étudiants ont été plongés dans l’univers de la COP 24. »

La COP 24 en direct de Belfort !

Les groupes ayant ainsi pu bien étudier les ressources et les enjeux énergétiques de leurs « pays », Richard Herbach, universitaire et responsable du pacte Finance-climat pour la Région Bourgogne Franche-Comté, a ouvert, quelques jours plus tard, la COP 24 belfortaine en présentant un résumé du rapport 2018 du GIEC (Groupement intergouvernemental des experts pour le climat).
Les « pays » se sont ensuite isolés pour définir les orientations des négociations qu’ils allaient entreprendre. Mais avant d’entamer les négociations proprement dites, un forum de discussion avec les lobbies et la société civile était organisé dans le hall de l’IUT.
Une quinzaine d’entreprises liées au domaine de l’énergie et des ONG, représentées par deux étudiants en DUT Techniques de commercialisation et une dizaine de jeunes en service civique, mais aussi des associations, dont les bénévoles de l’antenne belfortaine d’Amnesty International, de l’ANV-COP21², ou encore de CCFD3-Terre solidaire Bourgogne Franche-Comté…), devaient « discuter avec les négociateurs pour leur apporter de nouveaux éléments et faire pencher leurs orientation vers le projet politique soutenu par leur propre structure, précise Camille. » Les « pays » pouvaient faire part aux autres de leurs choix et de leurs souhaits, et pouvaient même choisir de collaborer pour peser plus lourds au moment de la séance plénière.

Négociation par consentement mutuel

Une fois les orientations de chacun révisées et les propositions concrètes établies (actions à mener, échéance, moyens et besoins), les porte-parole des 14 pays en ont fait la déclaration en amphi. Le moment de la négociation en assemblée plénière était alors venu : « selon le même procédé que lors d’une vraie COP, poursuit Raphaël Besnier, un seul porte-parole par pays avait le droit de s’exprimer, et pendant 30 secondes seulement par prise de parole. La négociation s’est déroulée selon le principe de la gestion par consentement mutuel, un outil issu des principes de la sociocratie. Cela permettait à chaque partie de s’exprimer pour construire une proposition, l’amender, la "bonifier", et aboutir à une proposition à laquelle personne ne pourrait apporter d’objection. C’est différent d’un consensus qui, lui, doit aboutir à un accord total des différentes parties. Là, on s’appuie sur les besoins et ressentis. La question qui symbolise ce processus est "est-ce que je peux vivre avec ?". »
A chaque tour de paroles, propositions, demandes de clarifications, objections, exclamations et revendications ont rempli l’amphi d’une ferveur argumentative électrique ! Au fil de l’après-midi, chacun a ainsi défendu son modèle économique et ses ressources énergétiques, interpellant les autres pays sur ce qui lui semblait injuste ou au contraire possible. De synthèses en reformulations, les animateurs-médiateurs ont permis d’aboutir à une proposition unanimement adoptée : « Une diminution FORTE de la consommation d’énergies fossiles en 2040 ; une responsabilité différenciée : 50% pour les 20 plus gros pollueurs et 35% pour les autres avec une révision progressive ; la création d’un fonds international pour le climat alimenté par 1% du PIB de chaque pays avec une commission de gestion se réunissant lors des COP. »
Il aura fallu au total une journée pour aboutir à une décision consensuelle : le but était de montrer aux étudiants le fonctionnement de la démarche et la difficulté d’aboutir à un début de consensus, de les sensibiliser aux enjeux et aux conséquences du réchauffement climatique, et enfin, de leur montrer « à quel point il est difficile de légiférer sur le climat au niveau international, conclut le chef de projet, mais surtout qu’ils se disent que c’est peut-être à nous de jouer si les Etats ne peuvent pas faire le travail… ».

 

1 COP 24 : le nom complet de cette conférence internationale sur le réchauffement climatique est « 24th Conference of the Parties to the United Nations Framework Convention on Climate Change », qui signifie « 24ème conférence des Parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques » généralement résumée en « Conférence des Parties ». La 1ère COP a été organisée en 1995 à Berlin. La prochaine, la COP 25, aura lieu au Chili en novembre 2019.

² ANV-COP21 : Action non-violente COP 21.

3 CCFD : Comité catholique contre la faim et pour le développement.

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