Génie civil : 10 ans d’histoire et de construction durable
Département Génie civil - Construction durable - IUT de Belfort-Montbéliard

Génie civil : 10 ans d’histoire et de construction durable

Pierre après pierre, le département Génie civil – Construction durable de l’IUT de Belfort-Montbéliard bâtit son histoire et son réseau. Depuis 10 ans, enseignants et enseignants-chercheurs, étudiants puis anciens étudiants, entreprises, associations et collectivités partenaires, œuvrent au développement de formations qui ne connaissent pas la crise.

Au début des années 2000, les entreprises du bâtiment et des travaux publics de Bourgogne et de Franche-Comté demandent la création d’une formation universitaire en génie civil car il n’existe pas, dans l’enseignement supérieur, à cette époque et dans ces régions, de formation post-bac (autre que le BTS). Ni à l’université ni en école d’ingénieurs. Rien à bac+2, bac+3, bac+5 et encore moins à bac+8. Il y avait même très peu de DUT Génie civil au niveau national. Cette absence de formation de techniciens supérieurs fragilisait les entreprises locales.

Soutenu par la Ville de Belfort, le dossier de création d'un département Génie Civil porté par David Markézic, alors directeur-adjoint de l’IUT1, a le feu vert en juillet 2008. Ce département ouvre à la rentrée suivante avec 49 étudiants et 4 enseignants2.

Une volonté de fer pour créer un département génie civil à Belfort

Jérémie Trombik, professeur agrégé en génie civil, est le 1er chef du département GC dont l’équipe pédagogique compte trois autres enseignants permanents en mathématiques, mécanique, mécanique des fluides, génie civil. Le tout nouveau département Génie civil partage, lors de sa première année d’existence, les locaux avec le département Qualité, logistique industrielle et organisation (QLIO), qui vit sa dernière année. Il n’y a pas encore d’atelier, ni d’installation spécifique, ni de salle de manipulation. Valérie Lepiller, maître de conférences en mécanique des fluides et cheffe du département GC-CD de 2012 à 20183, se souvient : « Septembre 2008, c’était ma 1ère rentrée. En thermique et en mécanique des fluides, on empruntait les installations et les équipements des collègues du département Génie thermique et énergie. Les TP se faisaient au lycée du Bâtiment à Cernay qui dispensent des bacs professionnels et des BTS. Il fallait y aller en bus, c’était une sacrée logistique ! » Des enseignants de l’IUT donnent des cours au lycée de Cernay et réciproquement.

Le soutien des entreprises est alors, et est toujours, primordial : « Nous n’avions pas beaucoup de moyens, poursuit Valérie Lepiller, mais les entreprises nous proposaient de nombreuses visites de chantier. Colas a été le parrain de la première promo de DUT. La Fédération du bâtiment du Territoire de Belfort et l’entreprise Albizati ont été les parrains de la deuxième promo. » Et depuis, chaque promo de DUT a son parrain avec lequel elle crée des liens forts : SARL De Stefano, SAS Curti, Roger Martin, L’Aube, Alstom, TRANSROUTE, MDTE, SNBPE. Ce lien avec le monde socio-économique est si important que le DUT est habilité, en 2011, à ouvrir sa 2ème année à l’apprentissage.

Le génie civil se met au vert

En janvier 2013 est inauguré l’atelier Génie civil. Sur 900m², on dispense des TP d’énergie, d’hydraulique, de mécanique, de géotechnique (étude des sols), ou encore sur les matériaux dont la célèbre et impressionnante machine de flexion teste la résistance.

2013, c’est aussi l’année où les départements Génie civil des IUT se voient augmenter de la mention « Construction durable », car le génie civil, c’est aussi la thermique des bâtiments, et cette dimension « verte » attire les étudiants. Ceux-ci s’inscrivent en DUT Génie civil – Construction durable parce qu’ils ont envie de participer à la construction d’un pont, d’un bâtiment, d’une route. Mais la question du développement durable est plus qu’un bonus : « c’est une notion qu’ils ont d’eux-mêmes, explique Valérie Lepiller. Pour eux ça va de soi, c’est logique, et ils ont envie d’apprendre les techniques pour réduire la consommation énergétique. » La connaissance de l’impact environnemental d’un projet fait ainsi partie intégrante de la formation : « Les étudiants veulent un habitat propre : un bâtiment qui nécessite peu d’énergie pour sa fabrication et qui ne pollue pas, et un intérieur sain. » Par exemple, dans le cours « Cycle de vie du bâtiment »4, on enseigne, comme le préconise la norme RT 2020 mais aussi le label E+C- (Énergie positive & Réduction carbone), à construire des bâtiments dont les installations utilisent des énergies renouvelables tout en tenant compte du vieillissement de ces bâtiments et donc du recyclage des matériaux et des déchets produits.

La performance énergétique est aussi l’une des caractéristiques de la licence professionnelle « Conduite de travaux et performance énergétique du bâtiment » (CTPEB) qui ouvre en 2012. Elle fait suite à la licence professionnelle « Conduite de travaux en maisons individuelles » (CTMI) pour élargir le champ de formation de la maison individuelle au petit logement collectif et répondre un peu plus aux besoins des entreprises locales. « C’était l’époque du Grenelle de l’environnement, souligne Romain Richard, responsable de la LP CTPEB, de la réforme des normes énergétiques, de la RT 2012. Notre rôle, en tant que formation universitaire, était de nous inscrire dans ce contexte et de pouvoir aider les entreprises locales à construire avec les règles de la RT 2012. » Le département permet ainsi de se spécialiser en un an, après un bac +2, pour obtenir un niveau bac+3 dans le domaine de la construction durable.

En 2013-2014, la construction durable est particulièrement mise à l’honneur dans le Nord Franche-Comté avec l’organisation, par l’IUT de Belfort-Montbéliard, du challenge annuel éponyme, placé sous le haut patronage du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. De nombreux partenaires y apportent également leur contribution et récompensent les meilleurs projets. Plusieurs centaines d’étudiants de DUT ou de licence professionnelle de toute la France travaillent sur le thème de l’Eco-campus de l’IUT : la compétition fait naître des idées nouvelles et concrètes sur le projet et permet d’aboutir sur un projet exemplaire et novateur. Il permet également d’augmenter le rayonnement de l’IUT, de montrer son dynamisme et sa volonté de dépasser les minimums réglementaires en matière d’efficacité énergétique.

10 bougies soufflées par des enfants de 10 ans !

Comme Alain Souchon, le département GC-CD retrouve son âme d’enfant pour son 10ème anniversaire et pour les 50 ans de l’IUT. Une vingtaine d’étudiants de 1ère année et l’équipe pédagogique du département se mobilisent dès l’automne 2017 et tout au long de l’année pour organiser ce double-anniversaire. Et cet âme d’enfant, c’est à l’École Louis Pergaud de Belfort, auprès de 175 élèves de CE2, CM1 et CM2 qu’ils vont la retrouver : « quoi de mieux qu’un enfant de 10 ans pour fêter les 10 ans du département, s’amuse Aude Dalet, professeur agrégée en mathématiques et directrice des études du département GC-CD. « Ils en seront peut-être les prochains étudiants ! »

Le matin du 31 mai 2018, les écoliers participent à un rallye dans les rues de Belfort, avec huit haltes et des petits jeux pour découvrir le patrimoine architectural de la ville. De retour à l’IUT, en vue d’une séance photos de classes, les enfants enfilent la tenue de sécurité obligatoire de chantier, casques et gilets jaunes, même s’ils ne sont pas tout à fait à leur taille ! Après le pique-nique et jeux de ballons sous un beau soleil de printemps, vient la remise des prix pour le concours de maquettes de la classe idéale. Rivalisant de créativité, toutes les classes ont bien sûr gagné ! L’après-midi, après le gâteau et ses 10 bougies, les étudiants du département GC-CD animent pour les petits des ateliers de découverte du génie civil qu’ils ont conçu lors de leurs projets tuteurés : fabrication d’un petit cube en béton, marshmallow challenge, plan/vue 3D, topographie avec utilisation d’un niveau de chantier et tracé au bleu, quizz en amphi avec boitier de vote… La journée, pleine des rires et de la joie des enfants, mais aussi des étudiants et des enseignants a dépassé son vœu d’anniversaire !

Et maintenant ? Et pour les 10 prochaines années ?

Fin novembre, les étudiants en licence pro CTPEB ont participé à une journée très enrichissante organisée par la société Rector-Lesage à l’occasion du parrainage de la promo 2018-2019 : présentation de l’histoire de l’entreprise et de ses valeurs, de ses chantiers (présentation par 3 anciens étudiants de l'IUT), visite de l'usine, atelier BIM (Building Information Modeling), visite du labo, déjeuner et visite de chantier.

Quant au futur, il est déjà là et il est international : le département GC-CD a signé, en août 2018, une convention avec le CEGEP (anglophone) Vanier de Montréal. Deux étudiants en DUT y suivent leur 1er semestre de 2ème année. L’objectif de ce partenariat réside dans la réciprocité, c’est-à-dire d’accueillir très bientôt à Belfort des étudiants canadiens et de les accompagner dans leur recherche d’un stage en Franche-Comté.

 

1David Markezic, enseignant au département Gestion administrative et commerciale des organisations (GACO), est directeur du CFA-SUP FC depuis septembre 2015.

2 Le département compte aujourd’hui 11 enseignants permanents et 33 vacataires.

3 Depuis le 1er septembre 2018, Yann Reich a succédé à Valérie Lepiller à la tête du département GC-CD.

4 Le programme pédagogique national (PPN) du DUT Génie civil – Construction durable tient compte des enjeux actuels de l’économie. Dans la 5ème partie de l’ « Organisation générale de la formation », au paragraphe « Développement Durable », le PPN indique : « Dans un contexte énergétique complexe – augmentation des coûts de l’énergie, raréfaction des ressources fossiles, impact néfaste des émissions de CO2 sur l’environnement, etc., - le BTP représente un enjeu stratégique. Le secteur de la construction est l’un des plus importants de notre économie en termes de consommation de ressources et d’impacts sur l’environnement. Les étudiants de cette formation seront des acteurs de la construction et interviendront à tous les niveaux dans l’acte de construire, de la conception jusqu’à la réalisation. Pratiquement tous les modules d’enseignements intègrent la dimension Développement Durable (matériaux, technologie de construction, management de travaux, équipements techniques, …). Un module de synthèse et le projet de fin d’études ont vocation à rendre l’étudiant capable de déceler les points clés ayant un impact environnemental déterminant (performance énergétique, analyse d’un cycle de vie, calcul d’un bilan carbone et de l’énergie grise d’un ou de plusieurs éléments) mais aussi de justifier des choix constructifs par une approche multicritère élargie (technique, prévention des risques, coût global, …). »

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IUT Belfort-Montbéliard

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