A l'IUT de Belfort-Montbéliard, en DUT Mesures physiques, même les vêtements sont branchés !
IUT de Belfort-Montbéliard

En Mesures physiques, même les vêtements sont branchés !

Après plusieurs mois de travail, les étudiants en 1ère année de DUT Mesures physiques de l’Université de Franche-Comté ont rempli leur mission : créer des objets connectés qui puissent être industrialisés. Ils ont ainsi créé des volets, une terrasse, un gestionnaire de piscine, un portail automatique, un arrosage autonome ou encore un réveil intelligents. Et même une chemise 10.0 !

Elles ne sont ni des fashion victims, ni des sportives à la recherche de tissus des plus techniques, mais viennent de mettre au point un prototype de chemise connectée, dans le cadre de leurs études à l'IUT de Belfort-Montbéliard. Nina Humbert et Caroline Dias Lopes, deux étudiantes du DUT Mesures physiques ont en effet décidé de fabriquer un objet utile au quotidien, pour répondre à une mission lancée par leurs professeurs : créer un objet connecté en binôme, et envisager l'industrialisation des objets conçus. 

A l'origine, la chemise 10.0 était une veste

Tout a commencé par l'idée d'une veste multifonctions. « Il existe déjà des vestes chauffantes, expliquent les étudiantes, mais nous voulions que la nôtre ait aussi des LED pour l'aspect sécurité. Nous voulions aussi ajouter un panneau solaire pour que le vêtement soit autonome au niveau énergétique, que ce soit pour chauffer la veste ou pour alimenter la carte Arduino (carte de programmation) et les capteurs : le panneau capterait la lumière, la convertirait en électricité qui serait alors stockée dans une petite batterie. »
Mais le tissu d'une veste est trop épais et il est difficile d'y coudre les différents éléments électroniques. Les étudiantes ont donc opté pour une chemise, dont le tissu est plus facile à travailler. Comme les chemises n'ont pas de poche intérieure, on ne peut pas y ranger discrètement la batterie reliée au panneau solaire. L'option n'a donc pas été réalisée cette année mais l'idée pourrait être développée par d'autres étudiants qui reprendraient le projet pour l'améliorer.

Au-delà des technologies 2.0, les deux conceptrices de la « chemise 10.0 » l'ont nommée ainsi pour mettre en avant ses multiples fonctions : le vêtement a été « augmenté » de trois LED, d'un écran LCD et de trois capteurs, le tout étant relié à une carte Arduino. La chemise chauffe ou refroidit grâce au capteur de température, elle chauffe également en cas de pluie grâce au capteur de pluie, elle rend visible celui qui la porte et le met en sécurité grâce au capteur de luminosité et aux bandeaux lumineux. L’écran LCD affiche toutes les informations nécessaires pour répondre aux besoins de l'utilisateur qui aura défini au préalable sa température « idéale ». Car l’ambition des deux étudiantes est de proposer un vêtement utile et améliorant le confort. Elles reconnaissent qu’il existe déjà des modèles chauffants mais pas forcément refroidissants ni couplés à l'aspect sécurité. « Nous avons voulu pousser l'idée plus loin, poursuit Caroline, pour que l'utilisateur soit bien et en sécurité, et que le système soit alimenté grâce à des panneaux solaires qui fournissent le peu d'énergie nécessaire. Nous avions même envisagé d'utiliser une batterie un peu plus grosse avec deux ports USB pour que l'utilisateur puisse aussi recharger son téléphone ! »

Construire un prototype pour expérimenter et apprendre

Actuellement à l’état de prototype, « lorsque le capteur détecte un dépassement de la température de confort définie par l’utilisateur, détaille Nina, le système de climatisation représenté par une LED verte s'allume. Inversement, s'il fait très froid, par exemple au ski ou lors d’une promenade en forêt, une LED rouge s'allume pour simuler le réchauffement du vêtement. » De la même façon, une LED blanche simule l’allumage de petites bandes lumineuses et réfléchissantes qui s'activent lorsque le capteur de luminosité extérieure indique qu’il fait sombre.
Pour aller au bout de leur projet, au-delà de la conception, de la soudure, du montage, de la maquette, de la programmation, Nina et Caroline ont aussi réalisé un mode d'emploi très complet avec une affiche promotionnelle et des photos, ainsi qu'une vidéo de démonstration. À travers, et en plus de ces outils destinés aux utilisateurs potentiels, elles ont aussi développé un argumentaire commercial !

Les deux étudiantes seront, à la prochaine rentrée, en deuxième année de DUT Mesures physiques et ont déjà une idée assez précise de leur avenir professionnel. Caroline a choisi le domaine de l’aéronautique : « après le DUT, je souhaite préparer la licence professionnelle CIM*, qui a l'avantage de la proximité comme ça je n'aurai pas besoin de partir. Je voudrais ensuite m'inscrire en école de pilotage pour être pilote de ligne ». Nina voudra elle aussi préparer une licence professionnelle dans le domaine scientifique mais pour « passer ensuite le concours d'entrée à l'école de la police technique et scientifique. »

A travers tous les projets qu’elles ont menés et ceux qu’elles devront mener, le DUT Mesures physiques leur donne pendant deux ans de nombreuses occasions d’expérimenter et de réessayer jusqu’à trouver une solution satisfaisante. C’est toute la force de ce cursus professionnalisant : apprendre aussi en cherchant, en tâtonnant, en se trompant, en prenant du recul et en recommençant.

* La licence professionnelle CIM (« Capteurs, instrumentation, métrologie ») est dispensée au département Mesures physiques de l'IUT de Belfort-Montbéliard, et est possible en alternance.

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