Deux étudiantes en train de positionner les éléments d'un tabouret en carton.
Ludovic Godard
Auteur 
Delphine Gosset

Des designers soucieux de l’environnement

De futurs professionnels du design viennent à l’université pour apprendre à concevoir des produits de manière écologique.

Ils viennent de BTS Design d’espace ou de produits, ils sont détenteurs d’un diplôme des métiers d’arts (DMA), ils sont menuisiers, ébénistes… Mis à part quelques titulaires de DUT ou de licence, beaucoup n’ont jamais mis les pieds à l’université. En six mois de cours et 16 semaines (minimum) de stage, ils vont apprendre le métier d’écodesigner, une profession en émergence dont la particularité est d’intégrer la notion de respect de l’environnement dans la conception d’un produit.

Il n’existe en France, dans le secteur public, que très peu d’équivalents de la licence professionnelle Gestion de la production industrielle, spécialité Éco-design, proposée à l’université de Franche-Comté. Celle-ci a été créée en 2008 en partenariat avec le lycée Duhamel de Dole qui propose, de son côté, un BTS Design de produits. Les intervenants de ce lycée assurent la partie artistique de la formation, tandis que l’université se charge d’enseigner tous les outils nécessaires à la conception et à la fabrication2. « Il s’agit de donner une culture de l’ingénierie à des étudiants qui ont déjà, pour la plupart, été formés au design », explique Emmanuelle Jacquet, coresponsable de cette licence professionnelle aux côtés d’Éric Descourvières et d’Alain Roussiot, enseignant au lycée Duhamel.

Du design écologique

La particularité de cette formation, par rapport à celle d’un designer « classique », réside dans la prise en compte, dès le début de la conception d’un produit, de son futur impact environnemental. Cela implique d’anticiper l’usage qui va en être fait, mais aussi sa fin de vie, de penser au recyclage, à la dépense d’énergie, d’éviter le gaspillage, de choisir des matériaux et procédés de fabrication appropriés. « L’écodesigner doit en permanence réfléchir et ajuster ses choix, tout en tenant compte des contraintes techniques et économiques, jusqu’au compromis idéal. D’un point de vue écologique, le meilleur produit est celui qui n’est pas réalisé ! » plaisante Eric Descourvières.

Les cours portent sur la conception mécanique, la fabrication, les matériaux, mais aussi l’environnement et les normes, ou encore la psychologie de l’utilisateur. Les étudiants s'exercent au design en atelier et doivent réaliser un projet à long terme pendant lequel ils répondent, par groupes de deux ou trois, à la commande d’un industriel. Ils sont alors accompagnés par leurs enseignants et par des professionnels (graphistes, designers…) qui interviennent également dans la formation. Ils sont d’ailleurs parfois conviés à se rendre sur leur lieu de travail. « Cette année, par exemple, nous avons passé une journée à l’atelier d’Hugo Delavelle, qui est un écodesigner installé à proximité de la chapelle de Ronchamp », raconte Emmanuelle Jacquet.

De nombreuses sorties de terrain les amènent à découvrir les filières industrielles locales (bois, lunetterie), mais aussi celles de traitement des déchets. Un petit séjour en immersion leur permet de travailler tous ensemble sur un projet donné. Cette année, par exemple, il s’agissait d’un workshop sur le thème du « châtaignier courbé », dans les Vosges, avec deux designers. La promotion de l’an prochain se rendra dans le Jura pour répondre aux besoins d’une municipalité en faisant des propositions pour la restauration d’anciennes forges. Ces sorties sont également l’occasion de faire découvrir la région à des étudiants venus de toute la France. « Ils sont tous issus d’univers très différents, ce qui contribue à la richesse de la formation », remarque Éric Descourvières.

Chaque année, une centaine de candidats postule pour une vingtaine de places disponibles. Parmi ceux-ci, la licence professionnelle Éco-design accueille quelques contrats de professionnalisation3. Les étudiants qui sont intéressés par cette formule peuvent d’ailleurs bénéficier dans leurs démarches d’une aide du service formation continue de l’université avant même de s'inscrire. Autre bonus proposé pendant l'année de formation : un bilan de compétences accompagné par le service stage emploi pour ceux qui le souhaitent. Une manière de favoriser l’insertion professionnelle de ces designers de demain.

Contact

Emmanuelle Jacquet
coresponsable de la licence professionnelle spécialité Éco-design
03 81 66 64 73
emmanuelle.jacquet@univ-fcomte.fr

Eric Descourvières
coresponsable de la licence professionnelle spécialité Éco-design
03 81 66 63 93
eric.descourvieres@univ-fcomte.fr

Des étudiant en écodesign en train de travailler en atelier.
Deux étudiants au travail. Au premier plan, un dessin de canoé.
Une étudiante et une enseignante devant un ordinateur. L'étudiante présente son projet.
Deux étudiantes travaillent sur une maquette de meuble dont on voit le dessin au premier plan.

Articles relatifs