Radios locales et patrimoine régional

21 Mai 2019

Cette journée d’étude interrogera les relations qu’entretiennent les radios locales avec le patrimoine régional. Elle instaurera un dialogue entre chercheurs, représentants d’institutions et d’associations et acteurs de terrain.

Affiiche Journée d'étude radios locales et patrimoine régional
Solange Dumont

La notion de patrimoine culturel a largement évolué sur les plans juridique, économique comme sur le plan des représentations sociales, pour se rapprocher par exemple des domaines de la création. La démocratisation du patrimoine qui s’est opérée dans le courant du 20e siècle a permis d’instituer celui-ci en loisir populaire. Le périmètre du patrimoine s’est considérablement élargi et la notion recouvre aujourd’hui une grande diversité d’objets : selon la définition de l’ONU, le patrimoine culturel « ne s’arrête pas aux monuments et aux collections d’objets. Il comprend également les traditions ou les expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants, comme les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ou les connaissances et le savoir-faire nécessaires à l’artisanat traditionnel ». Les enjeux sont nombreux, qu’il s’agisse de la transmission, du maintien de la diversité culturelle et de la richesse des connaissances et des savoir-faire, de la valorisation du monde rural, ou encore de la reconnaissance des identités et des communautés à l’échelle régionale notamment. Le patrimoine a pris de nouveaux visages par le biais de la reconnaissance d’un « patrimoine culturel immatériel » légitime et vivant qu’il n’est pas toujours évident d’identifier et de saisir mais qu’il est primordial de sauvegarder et de valoriser. Et si le périmètre du patrimoine et de ses objets s’est élargi, il en va de même pour celui des acteurs : comme l’ont souligné Le Hégarat, Bondon et Delassus, les citoyens « ont fait entendre leur voix sur des dossiers du patrimoine » et en sont devenus de fervents défenseurs. Pour (sur)vivre, ces patrimoines, matériel et immatériel, doivent certes être reconnus : les pratiques, les savoirs, les connaissances qui les constituent doivent faire l’objet de processus de patrimonialisation et de programmes de conservation. Mais s’ils peuvent être institutionnellement reconnus, partagés et parfois « labellisés », les patrimoines doivent aussi être entretenus, valorisés et dynamisés par des processus de médiation et de médiatisation : les institutions comme l’INA ont de ce point de vue toute leur légitimité. Mais, les médias locaux ont indéniablement une responsabilité dans cette transmission, cette promotion et cette dynamisation. Passeurs et faiseurs de mémoire et de patrimoine, les médias locaux et notamment les radios via le réseau France Bleue et le tissu radiophonique associatif local jouissent d’un attrait et d’un capital de confiance important auprès des citoyens. Ils sont à la fois acteurs et médiateurs de savoirs, de savoir-faire et de connaissances inscrits dans des contextes linguistiques et culturels singuliers et liés à des pratiques sociales, domestiques ou professionnelles (artisanat), à des évènements festifs ou de loisir qu’ils rendent visibles dans l’espace public. Les radios locales jouent un rôle majeur de surcroît dans le contexte du développement des technologies numériques de l’information et de la communication. C’est ce rôle essentiel qui sera mis au jour lors de la journée d’étude.

 La journée d’étude s’inscrit dans le cadre du projet « Cultures ordinaires et parlers régionaux : médiations, transmission, patrimonialisation » (COPR), mené sous la responsabilité scientifique de Séverine Equoy Hutin, du laboratoire ELLIADD et soutenu par la MSHE Ledoux. Le projet s’intéresse à la valorisation des patrimoines et notamment des patrimoines immatériels.

Horaires

De 10h à 17h

Contact

Maison des sciences de l'homme et de l'environnement (MSHE) Claude Nicolas Ledoux