Les utopies managériales

Les JHMO 2016 projettent de s’intéresser aux utopies managériales et organisationnelles, en interrogeant l’imaginaire et l’idéal vers lequel tendent les managers et gestionnaires. L’utopie est un monde rêvé, sans défaut, et, a priori, hors de portée. Parce que les managers conçoivent et mettent en œuvre des modèles d’organisation et de gestion, et qu’ils sont en quête de fonctionnement et de règles parfaits, il semble être les plus à même de produire des utopies que d’autres.

Après avoir vérifié cette hypothèse, l’utopie managériale sera mise en relation avec d’autres utopies, à commencer par celles des ingénieurs (mécanisation de la production dès les débuts de la Révolution industrielle), mais aussi les utopies politiques ou encore celles des hommes de lettres.

Il sera également question de s’interroger sur qui produit les utopies managériales. En dehors des managers eux-mêmes, d’autres acteurs entrent en jeu : les ingénieurs, les ouvriers qualifiés ou non, les consommateurs. L’utopie managériale n’est pas non plus réservée au monde de la production industrielle : les bureaux, les laboratoires de recherche, l’administration sont autant de lieux de travail en quête de management et d’organisation, tenant compte aussi de l’irruption de nouveaux modes de communication et l’émergence d’une société de la connaissance.

Enfin, il faudra questionner la réception, la diffusion géographique et la postérité de ces utopies : quelle évolution des pratiques managériales ? Quelle influence sur les discours ou les conceptions en dehors des seuls univers de la gestion et du management ?