Kafka et l'équivocité de l'écriture

L’art narratif de Kafka disparaît sous l’estampille de son nom lorsqu’il est affublé de l’étiquette « kafkaïen ». Cette dernière évoque en effet l’absurdité d’un monde dépourvu de sens où l’individu est voué à être la victime impuissante de forces anonymes. Lire de la sorte les romans et récits de Kafka, c’est lire la moitié de Kafka, c’est s’en remettre à ce que le « narrateur univoque » (Friedrich Beißner) a à lui dire. Si l’on veut découvrir l’autre moitié, il faut commencer par se défier de l’acte de narration et percevoir, au sein même de l’univocité du récit, l’équivoque de la voix narrative. C’est ce qui fonde le comique propre à Kafka, autant que son regard implacable sur les multiples formes humaines de la méconnaissance de soi.

Cette conférence est ouverte à tous. Elle est organisée par le CRIT, le département d'allemand de l'UFR SLHS et l'Office allemand d'échanges universitaires.