Portrait de Laure Tsimba
Ludovic Godard
Auteur 
Delphine Gosset

Un prix pour l’éthique

Laure Tsimba, étudiante en 3année à l’ISIFC, a été récompensée pour ses réflexions sur l’éthique professionnelle dans le domaine médical.

Chaque année, le Rotary Club et la Conférence des grandes écoles organisent à l’intention des élèves ingénieurs un concours national qui vise à promouvoir l’éthique professionnelle. L'objectif est d'encourager la réflexion de ces jeunes gens à l’approche de leur entrée dans la vie active.

Les participants devaient rédiger un essai sur un sujet libre en lien avec cette thématique. Laure Tsimba, qui entame sa troisième année de formation à l’ISIFC, a choisi de disserter sur l’éthique médicale. Une question qui l’intéressait pour y avoir déjà réfléchi au cours de ses précédentes années d’études en faculté de médecine à Rennes et en licence de biologie à Bordeaux.

Elle s’est documentée pour construire un texte bien référencé qui s'intitule Réflexions sur les effets et les usages des technologies dans la médecine. Elle y pointe la nécessité d’une approche éthique des avancées scientifiques, même quand celles-ci permettent des progrès médicaux indéniables. « Aujourd’hui, on peut reconstruire des membres, régénérer des cellules, soigner des maladies mortelles, mais on crée aussi de nouveaux patients et de nouveaux problèmes », explique-t-elle, en donnant pour exemple celui des personnes maintenues à vie dans le coma. Elle met également en garde contre un excès de technicité qui ferait oublier l’importance de l’humain dans la relation médecin-patient.

Dans cet essai, elle évoque le détournement de technologies médicales à d’autres fins, notamment par le mouvement transhumaniste dont l'objectif est d'augmenter les capacités humaines. « Ils souhaitent par exemple utiliser des puces électroniques mises au point pour améliorer la mémoire des patients atteints par la maladie d’Alzheimer afin d’accroître les capacités de mémorisation de personnes saines. » Elle rappelle que les exosquelettes conçus en orthopédie pour permettre la rééducation de la marche chez les handicapés sont aujourd’hui utilisés à des fins militaires car ils permettent de décupler la force des soldats. Elle mentionne aussi la connaissance approfondie du génome humain qui peut potentiellement donner lieu à des dérives eugéniques avec une sélection abusive des caractéristiques des futurs nouveau-nés.

Sa réflexion lui a valu de remporter le premier prix régional du concours pour la promotion de l'éthique professionnelle. Une récompense de 1 000 euros lui a été remise le 25 juin à Belfort. Une fois son diplôme d’ingénieur biomédical en poche, Laure Tsimba souhaiterait s’orienter vers le secteur des prothèses ou des implants. Elle va d’ailleurs faire son premier stage de fin d’études en Angleterre pour travailler sur la modélisation des mouvements du bras.

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