Bouziane Belghorzi au micro devant les étudiants.
Ludovic Godard
Auteur 
Delphine Gosset

Un parrain bien choisi

C’est une première à l’U-Sports : le parrainage d’une promotion de la licence professionnelle Développement social et médiation par le sport par le sprinteur Bouziane Belghorzi. Le parcours et les engagements de ce champion s’inscrivent parfaitement dans l’esprit de la formation.

Bouziane Belghorzi est un ancien athlète de haut niveau, sprinteur du Dole athlétique club, qui a remporté de nombreux titres : champion du monde et d’Europe du 60 m, vice-champion d’Europe en 4 × 200 m et du monde en 4 × 100 m, deux fois recordman de France, champion de France du 100 m et 20 m et enfin médaille d’or du 60 m aux championnats d’Europe vétéran en salle. Cependant, si Anne Tatu, responsable de la licence professionnelle Développement social et médiation par le sport, lui a proposé d’être le parrain de la promotion 2015-2016, ce n’est pas uniquement pour sa notoriété de sportif, mais bien parce que son histoire personnelle et ses engagements font écho aux objectifs de cette formation.

Dans ce cursus qui fait appel à des disciplines comme la psychologie et la sociologie, le sport est conçu comme un moyen d’accompagnement des publics en difficulté et comme un vecteur d’insertion sociale. Cette licence professionnelle créée il y a 15 ans a élargi son approche et fait évoluer ses contenus pour répondre aux besoins des professionnels. Aujourd’hui, les étudiants s’intéressent non seulement aux enfants et aux adolescents mais aussi aux adultes en situation de précarité. Dans le cadre de leurs projets tutorés, ils collaborent par exemple avec des maisons d’arrêt, des centres de réinsertion ou encore des centres d’hébergement d’urgence pour SDF. Une fois titulaires de leur diplôme, ils se destinent à des métiers comme responsable de projets de développement social par le sport ou éducateur sociosportif.

Le sport comme levier d’éducation

C’est précisément la rencontre avec des éducateurs sportifs, quand il était jeune, qui a permis à Bouziane Belghorzi de découvrir l’athlétisme et l’équitation et de se passionner pour ces sports au point d’en faire son métier. Pourtant, pour cet enfant de l’immigration élevé dans un quartier populaire de Dole, le football semblait le seul choix possible : « Pour nos parents, c’était simple et pas trop cher : il suffisait d’acheter une paire de chaussures à crampons… Ce sont les séjours de vacances proposés par l’association Loisirs populaires dolois qui nous ont permis, à moi et des amis, de découvrir d’autres horizons. »

Devenu adulte, il s’est investi dans cette même association, en parallèle de sa carrière d’athlète de haut niveau. « J’ai voulu transmettre à mon tour », explique-t-il. C’est pourquoi il a cherché à développer la pratique de l’athlétisme dans les quartiers dits « sensibles ». « C’était  difficile, au début, quand on se retrouvait à deux dans le minibus qui vient chercher les enfants pour les emmener à l’athlétisme, raconte-t-il. Alors on est allés frapper aux portes, parler aux parents des enfants qui n’osaient pas venir. Petit à petit, on a été 10, puis 15, puis 20… » Une démarche fructueuse puisque depuis, certains de ces enfants sont devenus sportifs ou même professionnels du sport.

Bouziane Belghorzi a remporté un autre pari qui n’était pas gagné d’avance : celui de monter un centre équestre en zone urbaine sensible. Pour aller plus loin, il a cherché à favoriser la mixité sociale et les rencontres en ouvrant ce centre à un public rural. « Au début, quand je passais à cheval dans les villages, on m’appelait le Sarrasin ! » plaisante-t-il.  Il a fallu vaincre les préjugés, dialoguer, convaincre les habitants, les institutions… Mais à force de patience et de persévérance, son projet baptisé « éducation cheval passion » s'est révélé être un succès. Il a même été récompensé à plusieurs reprises1. « Je n’étais pas seul, insiste-t-il. C’est toujours un ensemble de personnes qui vous permettent de réussir. »

Le 21 septembre, lors de la signature de la convention qui le lie à cette promotion de licence professionnelle, il a rencontré les étudiants et échangé avec eux à propos de son parcours. « Je serai à vos côtés, tout au long de l’année, pour échanger avec vous et vous aider à développer vos projets », a-t-il promis.

  1. Il a notamment été nommé meilleur projet national par l’Agence pour l’éducation par le sport en 2007.

Contact

Anne Tatu
Responsable de la licence professionnelle Développement social et médiation par le sport
anne.tatu@univ-fcomte.fr

Nicolas Tordi, Bouziane Belghorzi et Anne Tatu signent une convention.
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