Portrait de Michel Butor
Gabriele Padberg

Rencontre avec un « monstre de littérature »

Michel Butor était l’invité du Centre de recherches interdisciplinaires et transculturelles (CRIT) le 1er décembre. Enseignants, chercheurs et étudiants ont pu échanger avec l’auteur d’une œuvre prolixe et d’une prodigieuse diversité.

À l’origine de cette rencontre entre l’écrivain Michel Butor et les chercheurs du CRIT, l’un des axes de recherche de ce laboratoire, à savoir le « silence et le non-dit en littérature et en linguistique », mais aussi la connaissance personnelle de certains membres du laboratoire de cet écrivain célèbre qui a accepté l’invitation avec gentillesse et simplicité.

Avec soixante années d’écriture publiée, de 1954 à 2014, depuis le Passage de Milan jusqu’à son dernier recueil, Sous l’écorce vive, Michel Butor apparaît comme une figure de la littérature française contemporaine. Entre ces deux publications se déploient quelque douze mille pages, composant bientôt treize volumes d’Œuvres [dites] complètes, auxquelles s’ajoutent des œuvres complémentaires. Plus de deux mille titres figurent à son catalogue : romans, essais, textes expérimentaux, correspondances, fragments, critiques, livrets d’opéra, livres pour enfants, récits de rêve, récits de voyage, scénarios, manuels d’histoire littéraire, anthologies, livres d’artistes, poésies… qui témoignent d’une inépuisable inventivité.

Il s’est rendu célèbre en 1957 avec un livre qui inventait le lecteur-personnage, avec un roman écrit à la deuxième personne : « Vous avez mis le pied gauche sur la rainure de cuivre, et de votre épaule droite vous essayez en vain de pousser un peu plus le panneau coulissant… ». Depuis, il s’est attaqué à tous les genres, auteur en perpétuel mouvement, migrant d’une culture à l’autre. Ecrivain mais aussi enseignant, il déclare lui-même « toute mon œuvre, tout ce que j’ai écrit est pédagogique », fidèle à la conviction que le travail sur le langage, modifiant notre regard, est ferment de transformation du monde.

Pour faire honneur à cet auteur et à la diversité de son écriture, les organisateurs ont choisi le format de la table ronde, pour la pluralité des voix et des regards. Se sont exprimés Jacques Poirier, professeur émérite de l’université de Bourgogne en littérature française du XXe siècle, François Migeot, écrivain et traducteur (de poésie), ancien enseignant-chercheur à l’université de Franche-Comté en littérature française du XXe siècle et président du Centre régional du livre, Nella Arambasin, enseignante-chercheuse en littérature comparée et spécialiste de transdisciplinarité, Bertrand Degott, enseignant-chercheur en littérature française des XIXe et XXe siècles et poète, et enfin Louis Ucciani, professeur de philosophie, spécialiste d’esthétique et de philosophie politique. Michel Butor a également participé au cycle des « Poètes du jeudi » de l’Université ouverte, à l’ISBA.

Contact

Centre de recherches interdisciplinaires et transculturelles - CRIT

Tags 

Articles relatifs