Des adultes handicapés jouent avec un ballon géant
Ludovic Godard
Auteur 
Nourhane Bouznif

Quand le sport s'adapte

Organisées par des étudiants en STAPS, les Journées omnisports permettent aux personnes âgées ou handicapées mentales de pratiquer des activités physiques adaptées. Une façon de montrer que le sport est accessible à tous.

Mercredi 16 avril, grande halle de l’U-Sports. Il règne une ambiance festive à l’atelier d’expression corporelle. La chanson Eye of the Tiger résonne dans la pièce. Un petit groupe tape des mains en rythme et apprend quelques pas de danse.  « C’est bien ? demande Jean-Pierre, le sourire aux lèvres. Ah je suis content, moi qui n’avais jamais twisté ! » « Nicole, vous allez mettre le feu à la piste ! » s’enthousiasme une étudiante déguisée en fée Clochette. Un peu plus loin, dans la salle d’athlétisme, on s’essaie au drop et au placage à l’atelier rugby, on teste le lancer de fléchettes en soufflant dans des sarbacanes et on dégomme les quilles de bowling, sur une piste aménagée pour l’occasion.

Depuis plusieurs années, l’association B’iapas, qui regroupe des étudiants en deuxième et troisième années de licence Activités physiques adaptées et santé, organise les Journées omnisports à destination des adultes et des enfants en situation de handicap mental et des personnes âgées. Au menu, de nombreux ateliers sportifs et ludiques imaginés pour que chaque participant puisse pratiquer, quels que soient son degré de handicap et sa condition physique.

L’après-midi du 16 avril était ainsi réservé aux adultes handicapés. Les étudiants avaient concocté des animations sportives autour du thème du cinéma, avec des décorations et accessoires rappelant des superproductions et un petit spectacle chorégraphié inspiré de scènes de films culte. L’organisation de l’événement a nécessité des mois de travail, raconte Chloé Jeangirard, la présidente de B’iapas. « On a commencé très tôt car on avait peur de ne pas avoir assez de subventions, poursuit-elle. On a tout construit de A à Z. »

Les étudiants se sont beaucoup investis pour que les participants gardent un agréable souvenir de cette journée. Chaque adulte est reparti avec une médaille autour du cou. « C’est important qu’il y ait une réussite à la fin pour améliorer l’estime de soi », explique Laura Dvorsak, vice-présidente de B’iapas.

En un quart d'heure, on voit une progression

Basket, tennis de table, badminton, danse, gymnastique, escalade, chasse au trésor... Répartis en équipes, les adultes pouvaient tester chaque atelier pendant un temps limité. Une organisation bien pensée, selon Marc Goupil, moniteur éducateur au service d’accueil de jour Étapes de Dole, venu avec quatre personnes : « Je trouve cela intéressant car ils découvrent des ateliers très variés et les étudiants sont très accueillants et à l’écoute. En un quart d’heure seulement, on voit une progression. »   

Les participants viennent d’établissements de Besançon, Pontarlier, Dole, Orchamps… Pour la structure SDH Étalans, cette journée n’était pas une première : « On participe depuis de nombreuses années. C’est une découverte pour ces étudiants car les usagers ont des handicaps divers. Il faut gérer les différents comportements », explique Éric Tournoux, animateur sportif accompagnant ce jour-là des adultes âgés de 22 à 65 ans. « Il n’y a pas beaucoup de structures sportives dans les campagnes, confie-t-il. Mon objectif est de leur faire pratiquer de nouvelles activités et qu’ils maintiennent leurs acquis. Ici ils découvrent des choses qu’ils ne voient pas ailleurs. »

La joie peut d’ailleurs se lire sur bon nombre de visages. Annie, l’une des participantes, repart ravie de son après-midi : « J’ai aimé la gym, le ping-pong, le bowling, la course d’orientation avec un trésor… » Et quand on lui demande si elle souhaite de nouveau tenter l’expérience l’année prochaine, aucune hésitation : « Ah oui je reviendrai ! »

Contact

Une partie des étudiants de la filière Activités physiques adaptées et santé
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