Un homme debout entre deux gros calculateurs.
Ludovic Godard
Auteur 
Catherine Tondu

Puissance décuplée au mésocentre de calcul de Franche-Comté

Une puissance de calcul multipliée par treize en sept ans, tel est le résultat qu’a obtenu le mésocentre de calcul de Franche-Comté en installant son nouveau cluster informatique Lumière. Des moyens conséquents pour aider à l’accélération des logiciels de simulation numérique indispensables à la recherche scientifique, et parfois très prisés aussi dans les entreprises.

Inévitablement, ce sont des chiffres qui donnent une petite idée du fonctionnement et de l’importance du centre... Le cluster Lumière dispose d’une puissance de 72 TFlops, contre 5,5 TFlops à ses débuts. Un flop, à savoir une opération flottante, correspond à une opération avec des nombres à virgule, comme le rappelle Laurent Philippe, le directeur du mésocentre. « Un TFlop équivaut donc à 1012 opérations complexes par seconde ; notre puissance de 72 TFlops nous place dans une bonne moyenne pour un centre de calcul régional. »

On peut aussi parler des deux mille cœurs offerts aux utilisateurs par l’intermédiaire des cent trente-quatre nœuds du cluster correspondant à autant d’ordinateurs, qui autorisent des calculs avancés. « Les besoins en calcul d’une simulation classique requièrent une puissance pouvant aller jusqu’à cent quatre-vingt-douze cœurs, c’est la base de paramétrage des logiciels de calcul que nous mettons à disposition de la communauté scientifique. Mais nous pouvons bien sûr attribuer davantage de puissance dans les cas spécifiques, comme cela s’est produit récemment pour un travail de thèse, pour laquelle une puissance de cinq cent douze cœurs a été dégagée », précise Laurent Philippe.

C’est là tout l’intérêt d’une structure de proximité : adapter son offre aux besoins, et le cas échéant, servir de porte d’entrée aux centres nationaux pilotés par GENCI, le Grand équipement national de calcul intensif, à la puissance dix fois supérieure à celle du centre comtois, et dont l’accès est limité. Aujourd’hui le mésocentre fournit quatre à cinq millions d’heures de calcul par an, des chiffres qui seront sans aucun doute revus à la hausse avec le nouveau cluster. Plateforme scientifique de soutien à la recherche, le mésocentre fournit principalement un appui aux laboratoires. Les structures de recherche FEMTO-ST, Chrono-environnement et Nanomédecine sont les plus gros consommateurs de calculs, suivis par UTINAM et ThéMA, sur des sujets aussi variés que l’étude de l’activité cérébrale de patients dans le coma ou l’amélioration de la connectivité des réseaux dans les graphes paysagers.

Le mésocentre s’adresse aussi aux entreprises, à qui il peut fournir une prestation de services ou dispenser des conseils, voire de la formation. « Nous pouvons aider les entrepreneurs à aller plus loin dans leurs démarches, par exemple à optimiser la conception d’un nouveau produit, explique Laurent Philippe. Mais nous devons pour cela travailler sur leurs propres logiciels, qui sont adaptés à leurs besoins. » À signaler, dans une optique d’accompagnement, le dispositif national SIMSEO, qui aide les entreprises à s’engager sur la voie de la simulation numérique.

Article publié dans le numéro 270 de mai 2017 du journal en Direct.

Contact

Laurent Philippe
Mésocentre de calcul
03 81 66 66 54
laurent.philippe@univ-fcomte.fr