Un camion de pompiers
Ludovic Godard
Auteur 
Catherine Tondu

Pompiers connectés pour plus de sécurité

Avec le projet Interreg franco-suisse RESponSE, les sapeurs-pompiers vont entrer dans un monde connecté que des spécialistes des microsystèmes, des technologies de l’information et de la communication, de la surveillance et du pronostic de défaillance, et enfin des sciences humaines construisent ensemble, pour leur plus grande sécurité.

Sanglés dans leurs tenues résistantes au feu, les visages dissimulés sous des casques haute protection, les pompiers vont demain accéder à une sécurité plus grande encore, grâce aux moyens technologiques les plus récents. C’est ce que propose le projet Interreg RESponSE (réseaux de capteurs pour la santé des pompiers et leur sécurité), porté par le DISC (département informatique des systèmes complexes) de l’Institut FEMTO-ST et l’ESPLAB (Electronics and Signal Processing Laboratory) de l’EPFL (École polytechnique de Lausanne). « L’idée est d’équiper les sapeurs-pompiers de vêtements connectés et les bâtiments à risque de systèmes de surveillance high-tech », explique Christophe Guyeux, informaticien et responsable du projet RESponSE côté français. C’est donc toute une armée de capteurs que RESponSE va soulever, suivant une stratégie dédiée à la sécurité des soldats du feu. Les dispositifs destinés aux hommes contrôleront leur température, leur état de fatigue ou leur fréquence cardiaque, quand ceux installés sur des bâtiments dits sensibles donneront des informations sur la température externe, la déformation de structure et autres défaillances éventuelles, sur la survenue et l’évolution d’un incendie.

Dans cette configuration, les pompiers sont tous connectés entre eux, et avec les bâtiments. Ils deviennent émetteurs automatiques de signaux d’alerte quand ils se trouvent en situation de détresse, ils ont la possibilité de réagir à une information reçue d’un collègue ou d’adapter leur action selon l’évolution annoncée de l’incendie. « Durant l’étude, les pompiers porteront systémati­quement les vêtements connectés lors de leurs périodes d’astreinte, de manière à ce qu’il soit possible de mesurer statistiquement et à long terme l’apport de ces nouvelles technologies sur leur protection. »

Tous volontaires et solidaires

Pour mener à bien cette mission ambitieuse, RESponSE s’attache les compétences de nombreux partenaires académiques et industriels, reflétant l’excellence et la complémentarité des savoir-faire de l’Arc jurassien franco-suisse : le DISC pour les aspects d’algorithmique distribuée et de réseaux de capteurs sans fil ; l’ESPLAB pour l’informatique embarquée et les communications entre les dispositifs ; les spécialistes de science du sport du laboratoire C3S de l’université de Franche-Comté pour les choix techniques dans les capteurs du réseau corporel et l’analyse de données ; les philosophes de l’UTBM pour l’étude de l’acceptabilité sociale des nouveaux dispositifs ; les chercheurs du département AS2M de l’Institut FEMTO-ST pour le diagnostic et le pronostic d’évolution du contexte d’intervention (incendie) ; la spin-off bisontine Frec|n|sys pour la conception de capteurs de température et de déformation en condition extrême, pour les bâtiments ; l’entreprise suisse KIZY TRACKING chargée de la construction du tracker pour la géolocalisation des pompiers ; et bien sûr les professionnels de terrain : trente sapeurs-pompiers de centres de secours du département du Doubs et du canton de Neuchâtel, leurs directions et médecines du travail.

Lancé en septembre 2016 pour trois ans, RESponSE a obtenu un financement Interreg de plus d’un million d’euros pour sa mise en œuvre.

Article publié dans le numéro 272 de septembre-octobre 2017 du journal en direct.

Contact

Christophe Guyeux
DISC - Institut FEMTO-ST
03 84 58 77 22
cguyeux@femto-st.fr

FEMTO-ST

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