Sébastien Faivre met en marche un groupe électrogène à hydrogène qui alimente une lampe de chantier située derrière lui.
Ludovic Godard
Auteur 
Catherine Tondu

L’hydrogène apprivoisé dans un groupe électrogène

La mise au point d’un prototype de groupe électrogène hybride au FCLAB démontre de façon concrète et convaincante l’étendue des possibilités d’une technologie pariant sur un vecteur d’énergie d’avenir : l’hydrogène.

Utiliser l’hydrogène comme vecteur d’énergie pour le futur, l’idée fait son chemin… Aujourd’hui, soucieux de relever le défi de la transition énergétique, les industriels ont besoin de tester les capacités de ce qui s’annonce une solution d’avenir, et d’en mesurer le potentiel en termes économiques. Le prototype de groupe électrogène hybride mis au point au FCLAB (Fuel Cell Lab), une fédération de recherche vouée aux questions d’énergie et de transport avec la technologie hydrogène pour valeur ajoutée, répond de façon concrète à leurs interrogations. Car un groupe électrogène intéresse le fonctionnement des hôpitaux autant que la signalisation routière lors de travaux sur une départementale, l’alimentation des modules d’énergie de secours pour les antennes de télécommunication ou pour les data-centers. Quelle que soit l’application recherchée, le système intégré au groupe est le même : une pile à hydrogène (ou pile à combustible – PAC), un système de stockage électrique et une carte électronique de gestion.

Sébastien Faivre est ingénieur au FCLAB et responsable du projet : « La gestion de l’énergie en temps réel est un point fort du système ; la carte électronique oriente la consommation d’énergie vers la pile à hydrogène ou vers la batterie en fonction de différents paramètres tels que l’état de charge ou la puissance demandée par le consommateur. » C’est aussi cette carte qui, par l’intermédiaire de convertisseurs électroniques, sait adapter les tensions et les courants aux besoins, et permet d’équiper le groupe électrogène d’une prise en 230 V, comme à la maison. Premier prototype du genre en France, le groupe électrogène signé FCLAB est aussi plus compact que son concurrent allemand, et plus puissant que son concurrent chinois. « De dimensions 47 x 34 x 35 cm, il est plus petit qu’un four à micro-ondes et restitue une puissance de 1 000 W. » Des qualités auxquelles s’ajoutent le silence, l’absence de pollution, puisqu’une PAC ne rejette que quelques gouttes d’eau à l’utilisation, et un faible coût de fonctionnement, intégrant seulement le remplacement de filtres à air.

Mené en collaboration avec l’institut FEMTO-ST et FEMTO Engineering, avec le soutien de la Région Bourgogne-Franche-Comté, de la SATT Grand Est et de la direction de la valorisation de l’université de Franche-Comté, le projet est désormais dans une phase de maturation, qui, après les études de marché, tests produits et expérimentations de rigueur, pourrait déboucher dès l’an prochain sur la création d’une start-up pour assurer le développement et la commercialisation de ce groupe électrogène de nouvelle génération.

Article publié dans le numéro 265 de juillet-août 2016 du journal en direct.

Contact

Sébastien Faivre
03 84 58 36 53
sebastien.faivre@femto-st.fr

FEMTO-ST

FC Lab

Un gros groupe électrogène blanc marqué H2Sys devant un mur de briques rouges.
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