Auteur 
Delphine Gosset

L'Experimentarium : créer la rencontre

Les 20 et 21 mai se tenait à Dole le premier festival du réseau des Experimentarium. L’université de Franche-Comté participe depuis fin 2015 à ce dispositif de médiation scientifique qui vise à briser les barrières entre les chercheurs et le grand public.

Jeremy Querenet
L'expérience de l'expérimentarium

L’Experimentarium, c’est avant tout une rencontre : celle d’un chercheur – la plupart du temps un doctorant – et du grand public. Par grand public, on entend un groupe de six ou huit personnes, quels que soient leur âge et leur bagage scientifique. Cette rencontre a lieu hors des laboratoires, dans des endroits parfois inattendus, par exemple sur un marché. Pendant une vingtaine de minutes, le jeune chercheur va parler de son travail, de son quotidien, des problèmes qu’il cherche à résoudre, et, surtout, répondre aux questions du public. On est loin de la conférence : chacun est libre de l’interrompre et de l’interroger quand il le souhaite. L’idée est de rompre les barrières, en brisant au passage certains stéréotypes sur la recherche. « L’Experimentarium doit apporter aux deux parties : pour le public, il s’agit de découvrir des personnes sympathiques et parfois même touchantes… Pour le chercheur, c’est la joie de se raconter. La vulgarisation scientifique, ce n’est pas seulement de l’apprentissage, c’est aussi une manière de faire en sorte que les gens vivent ensemble », insiste Lionel Maillot, le fondateur de ce dispositif à l’université de Bourgogne.

L’Experimentarium est né à Dijon en 2001 et a remporté le prix Diderot de l’initiative culturelle en 2003. Depuis sa création, plus de 300 chercheurs y ont participé, rencontrant près de 50 000 personnes. Petit à petit, ce dispositif a commencé à essaimer dans d’autres universités (en Guyanne, en Lorraine…)  et, en 2015, le réseau des Expérimentarium a vu le jour. Ce réseau qui implique les universités d’Aix-Marseille, de Rouen et de Franche-Comté, aux côtés d’autres partenaires1, a remporté un programme d’investissement d’avenir (PIA) pour l’égalité des chances.

À l’université de Franche-Comté, une quinzaine de jeunes chercheurs ont déjà été formés2 par des professionnels de la médiation scientifique. « On les aide à trouver un système de narration, des objets qui symbolisent bien leur recherche… Ils doivent aussi rédiger un texte afin de préparer une fiche de présentation qu’ils donneront au public », explique Claire Dupouët, directrice du service Sciences, arts et culture de l’université de Franche-Comté. Les doctorants profitent ensuite d’une première journée d’échanges pour s’entraîner entre eux avant de partir à la rencontre du public dans un établissement scolaire. Une expérience bénéfique, dans la mesure où elle leur permet de prendre du recul par rapport à leur travail. Il arrive même que le questionnement du public donne naissance à de nouvelles idées.

Un festival

Une fois formés, ces doctorants sont conviés à participer à différentes rencontres organisées par le service Sciences, arts et culture. Début mai, ceux dont les travaux avaient un lien avec l’agriculture étaient présents à la ferme des Gêtes, en Haute-Saône, pour une après-midi baptisée « La recherche est dans le pré ».  Trois semaines plus tard, quatre doctorants allaient à la rencontre des collégiens venus participer au concours de robots Cybertech sur le campus de la Bouloie.

Les 19 20 et 21 mai, le réseau des Experimentarium organisait son premier festival à Dole, grâce à l'accueil de Terre de Louis Pasteur3 (les membres du réseau prévoient en effet de se réunir une fois par an dans une petite ville). Certains doctorants de l'UFC ont répondu à l'appel : Sindy Vrecko, Marie Petitjean, Thierry Gauthier et Battle Karimi. S’y ajoutaient deux enseignants chercheurs en poste à l’UFC qui ont participé à l'Experimentarium au cours de leur thèse à l'université de Bourgogne : Sidney Grosprêtre et Alexandra Laurent. La journée du jeudi a été consacrée aux échanges entre jeunes chercheurs venus de tous les établissements partenaires et professionnels de la vulgarisation scientifique. Le festival a été véritablement ouvert au public à partir du vendredi, avec des rencontres dans les collèges et lycées. En fin d’après-midi, les festivités ont commencé dans les bars, avec des émissions de radio à caractère scientifique et un « speed searching » sur le modèle du speed-dating. Dès le lendemain matin, les jeunes chercheurs envahissaient la ville, pour des animations au marché, dans les médiathèques, dans les rues, au studio MJC, au musée des Beaux-Arts et à la Maison natale de Pasteur, et ce jusque tard dans la nuit. Le public était au rendez-vous (cf. vidéo ci-dessus).

D’autres interventions de l’Experimentarium sont prévues prochainement dans les médiathèques de Franche-Comté ainsi qu’à la Fabrikà sciences durant le mois de décembre.  

  1. Le réseau des Experimentarium regroupe les régions Bourgogne-Franche-Comté, Normandie et Provence-Alpes-Côte d'Azur. La Lorraine et la Guyane y participent en tant que partenaires. Ce réseau est piloté par l'université de Bourgogne et réunit une trentaine de professionnels de la mission culture scientifique de l'université de Bourgogne, la cellule de culture scientifique et technique d'Aix-Marseille université, le service Sciences, arts et culture de l'Université de Franche-Comté et le centre de culture scientifique et technique (CCSTI) Science action Haute-Normandie, ainsi que l'Office de coopération et d'informations muséales (OCIM).
  2. Ces formations entrent dans le cadre de la formation doctorale.
  3. Terre de Louis Pasteur est un établissement public à caractère culturel (EPCC) qui regroupe la Maison de Louis Pasteur à Arbois, la Maison natale et l'Atelier Pasteur à Dole.

Contact

Réseau des Experimentarium
http://www.experimentarium.fr

Claire Dupouët
Directrice du service Sciences, arts et culture
03 81 66 20 96
claire.dupouet@univ-fcomte.fr

Service Sciences, arts et culture - SAC

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