Un violoniste de dos.
Ludovic Godard
Auteur 
Catherine Tondu

La musique adoucit les mœurs et fait bien plus encore

Soulager le corps et l'esprit grâce aux sons : c'est le rôle de la musicothérapie, une pratique enseignée aux étudiants en musicologie à l'université de Franche-Comté.

Depuis toujours l’homme est en contact avec la musique : celle du vent dans les arbres, d’une cascade d’eau sur les rochers… puis celle qu’il crée lui-même à partir de cordes et de peaux, et enfin celle de sa voix lorsqu’il se met à chanter.

De tout temps et sous toutes les latitudes, la musique a été utilisée pour soulager les maux du corps comme ceux de l’esprit, et si la musicothérapie est mise en sourdine à certaines époques dans les pays occidentaux, c’est pour mieux renaître dans les années 1950, comme en France, où elle est aujourd’hui pratiquée dans de nombreux centres cliniques.

À l’université, son enseignement reste cependant encore confidentiel dans les sections de musicologie. Les étudiants de l’université de Franche-Comté peuvent se réjouir de compter parmi les privilégiés et de bénéficier des cours du musicothérapeute Florent Puppis, qui explique que « la musicothérapie utilise, comme vecteur des émotions, la vibration sonore. D’un point de vue scientifique, c’est l’étude, la recherche du rapport entre le son et l’être humain. D’un point de vue thérapeutique, c’est l’utilisation judicieuse du son, de la musique afin de maintenir et améliorer la santé mentale, physique et émotionnelle ». Les études scientifiques ont prouvé les améliorations que peut apporter la musicothérapie sur l’anxiété comme sur la douleur, de ses bienfaits en termes de qualité de vie ou d’adoucissement des symptômes de personnes atteintes de schizophrénie, d’autisme, de la maladie de Parkinson… Ses ressorts sont utiles en psychiatrie, en gériatrie, dans les maladies de dépendance, le handicap, les troubles du sommeil…

« Il n’existe pas de bonne et de mauvaise musique, de bons ou mauvais sons. Le ronronnement d’un chat peut être apaisant comme insupportable : tout dépend de l’état émotionnel ou de santé dans lequel on se trouve. » En tout état de cause, la capacité de l’être humain à ressentir des émotions en présence de musique se limite à trois types d’écoute : la première est intellectualisée – j’aime ou pas –, la deuxième appartient au domaine du souvenir et de l’affect, et la troisième, hypnotique, varie de l’extase musicale à la transe, où le sujet perd la notion de tout ce qui l’entoure.

Nourrie de ces connaissances fondamentales, la musicothérapie prend un aspect très concret avec la pratique d’instruments que le thérapeute adapte à son public et selon l’objectif recherché, et que l’étudiant en musicologie complète de ses propres pratiques instrumentales. Des séances auxquelles peuvent activement participer les patients, exprimant sous forme d’« images sonores » des émotions difficiles à formaliser ou verbaliser.

Article extrait du dossier « Nos sens en tous sens» paru dans le numéro 261 de septembre-octobre 2015 du journal en direct.

Contact

Florent Puppis
Département de musicologie
06 81 30 78 59
florent.puppis@univ-fcomte.fr

Portrait de Florent Puppis
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