L'IUT de Belfort-Montbéliard fête la science
IUT de Belfort-Montbéliard

La Fête de la science, un rendez-vous familial

Chaque année à la mi-octobre, le Pavillon des Sciences coordonne la Fête de la science à Montbéliard. Parmi les établissements d’enseignement secondaire et supérieur du Nord Franche-Comté et les associations de passionnés de sciences, l’IUT de Belfort-Montbéliard a répondu présent au rendez-vous. Le samedi 13 et dimanche 14 octobre derniers, plus de 1200 personnes ont participé à des expériences scientifiques amusantes, animées par des enseignants, des chercheurs et des étudiants.

Home trainer électrique, microscopes portables, loupes binoculaires, robots Lego à programmer, défis d’optimisation… Il y en avait pour tous les goûts. Chercheurs, enseignants et étudiants de l’IUT ont quant à eux eu plaisir à partager connaissances et expériences avec les enfants, les parents et les grands-parents.

Expérimenter pour comprendre

Parfois, comprendre la science, ça ne tient qu’à une ficelle et quelques clous ! Pour appréhender des problèmes mathématiques complexes, Karine Deschinkel, cheffe du département Informatique où elle enseigne la recherche opérationnelle (optimisation), et chercheure à l’Institut FEMTO-ST1, aime la vulgarisation scientifique et intervenir auprès du grand public. Elle proposait aux visiteurs deux défis : « Le voyageur de commerce » et « Le sac à dos ». Le premier est composé d’une planchette en bois sur laquelle sont fixés des clous autour desquels il faut enrouler une ficelle. Le second est un petit sac en tissu où doivent être rangés des jetons colorés. De prime abord, on est loin des problèmes mathématiques complexes. Mais c’etait sans compter sur les explications de l’enseignante qui montre très vite que ces deux « casse-tête chinois » sont loin d’être enfantins. 

Détaillons le premier défi. La ficelle correspond au trajet que doit effectuer un commercial ou un livreur de pizzas. Les clous sont les clients à voir lors de leur tournée. La difficulté du défi est de trouver le meilleur chemin à prendre pour le commercial : le plus court, le plus économe en carburant et qui évite de repasser au même endroit. « Il y a tellement de possibilités, explique Karine Deschinkel, qu'en essayant toute la journée de trouver le meilleur chemin, on n’y parviendrait pas parce qu’il y en a des milliards de milliards ! C’est un problème très compliqué, et même si un ordinateur calculait toutes ces possibilités, il lui faudrait 77 ans pour parvenir à trouver le chemin optimal. Cette petite expérience sert à montrer qu’on essaie de trouver des heuristiques, c’est-à-dire des techniques intelligentes, en un temps raisonnable. »

Tous réunis autour de la science

Avec 1200 visiteurs, Estelle Grandperrin, animatrice scientifique au Pavillon des sciences et coordinatrice de la Fête de la science, peut être satisfaite de cette 27ème édition. Le thème proposé par l'université de Bourgogne Franche-Comté était « Vivo : Entrez en nature », et se concentrait sur les relations entre l’Homme et la nature, sa protection, son imitation et le dépassement de cette dernière. Ce programme a été mis en place par la région Bourgogne Franche-Comté, pour la promotion de la culture scientifique et artistique. De nombreux établissements scolaires et universitaires, clubs et associations ont répondu présents . « Tous les intervenants jouent le jeu et proposent des animations très ludiques et interactives dans tous les domaines. C’est important de rassembler les collégiens, étudiants et chercheurs mais aussi les “scientifiques de tous les jours”, aussi bien les associations de passionnés de champignons que celles d’astronomie, pour faire découvrir les sciences sous toutes leurs facettes. » 

Toute la famille était présente au rendez-vous annuel pour profiter des nombreuses animations. Par exemple, celle de Stéphane Givron, enseignant au département Réseaux et Télécommunications, proposait de donner aux gamers des superpouvoirs grâce à un gant connecté au jeu vidéo Minecraft.

Stéphanie et son fils Julien, élève en 6ème, viennent chaque année à la Fête de la science. « On se promène, on participe aux animations, et en particulier tout ce qui tourne autour des robots. » Julien se passionne pour la robotique, qu'il va bientôt étudier au collège. Pour Stéphanie, cet événement est un moment scientifique à partager. « Moi, ça m’enrichit et je vois que ça l’intéresse, il fait des découvertes. C’est l’occasion d’apprendre ensemble. » Stéphanie envisage même d'offrir un robot pour son fils à Noël, « à condition, précise la maman, qu’il soit programmable, que ce ne soit pas qu’un jouet ! ».

Un jouet, le robot de Julie et Hugo ? Pas tout à fait ! Étudiants en 2ème année de DUT Mesures Physiques à l’IUT, ils étaient présents une grande partie du week-end, pour présenter un bras robotisé conçu en cours, dans le cadre d'un projet tuteuré. « L’objectif de notre projet, explique Hugo, est que le robot puisse identifier les couleurs des différents objets, les trier puis les ranger dans les bons bacs. Tout cela à l'aide d’une caméra avec laquelle il doit communiquer. » Selon Julie, ce projet « fait appel aux compétences en traitement d’images car la caméra doit pouvoir différencier les couleurs afin que le robot puisse les trier ». Les deux étudiants sont à l’aise avec le jeune public auquel ils expliquent le travail du robot. Mais Julie confesse que l’affiche de présentation du stand annonçant « Le jour où un bras robotisé rangera ta chambre… » aide un peu. « Tous les enfants qui voient le robot en veulent un ! C’est amusant et assez facile pour eux de comprendre le principe du bras robotisé, même si pour la programmation, c’est un peu plus abstrait. »

La recherche à la portée de tous

Régine Gschwind est professeure des universités. Elle enseigne au département Mesures Physiques de l’IUT et est chercheure au laboratoire Chrono-Environnement en physique médicale et dans son application au traitement du cancer. Elle participe à la Fête de la science depuis de nombreuses années, une façon de mettre la recherche scientifique à la portée de tous. « Ça fait partie de nos missions et c’est agréable d’être au contact du public. La Fête de la science est un moyen de le rencontrer, de répondre à ses questions. » En participant à cet événement, Régine souhaite montrer que « même si parfois on est dans nos laboratoires, éloignés du quotidien, on œuvre pour l’évolution de la technologie, des sciences. Autour de nous, il y a toujours quelque chose qui relève de la science. » Pour la chercheure, la science, ce n’est ni inaccessible ni compliqué. « Il faut commencer par observer et ne pas hésiter à poser des questions. »

Des observations d’insectes à la loupe binoculaire aux expériences de chimiste, notamment pour extraire de l’ADN de banane, les animations ont conquis les petits comme les grands, et prouve que la Fête de la science est un « échange intergénérationnel » indéniable.

 1 Karine Deschinkel est chercheure au DISC : Département informatique des systèmes complexes.

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