Des étudiants de l'UFR ST présentent leur exposé lors d'une séance dans la classe laboratoire de l'ESPE
Ludovic Godard
Auteur 
Nourhane Bouznif

Au cœur de la classe laboratoire

Dans la classe laboratoire de l’ESPE, équipements numériques et mobilier s’adaptent aux nouvelles formes de pédagogie et aux expérimentations. Aperçu d’une séance avec des étudiants en master à l’UFR Sciences et techniques.  

Si elle est pour l’instant plutôt utilisée par des enseignants de l’ESPE, « la classe laboratoire peut être mise à disposition de tous les enseignants de l’université, ainsi qu’à ceux du primaire et du secondaire », précise Branka Rupic, responsable du service numérique et innovation de l’ESPE. Ce lieu dédié à l’innovation pédagogique inauguré en septembre 2016 est composé de trois espaces : une salle de classe nouvelle génération, une régie et une petite salle dite « de collaboration », qui dispose d’une table tactile et d’un ministudio vidéo équipé d'un fond vert.

Dans la salle de classe, l’espace et le matériel ont été pensés pour permettre de multiples configurations, selon les besoins des enseignants et des chercheurs. Ici, pas de chaises et tables en bois, mais des chaises colorées à roulettes munies de tablettes, afin d’aménager la pièce comme on le souhaite, de manière rapide et sans difficulté. Au mur, des tableaux blancs et un grand écran tactile, qui joue le rôle de tableau numérique. Au plafond, caméras et matériel de prise de son ont été installés pour enregistrer les séances sous différents angles. « L’objectif est de développer l’usage du numérique en classe, et de permettre aux enseignants une observation de leur pratique », résume Branka Rupic. La salle peut être utilisée pour tester des méthodes pédagogiques, des modes d'apprentissage (apprentissage par projet, coopératif…) mais aussi pour des expérimentations de recherche en sciences de l’éducation.

Mi-octobre, David Viennot, enseignant en mécanique quantique au sein du master Physique et physique numérique (P2N), et ses étudiants ont investi les lieux pour une séance un peu particulière. Ils avaient pour consigne de reproduire leur soutenance de stage de recherche de 3e année de licence devant leurs camarades. Le principe : pendant qu’un étudiant présente son exposé, le reste du groupe écoute, observe, pose des questions et prend des notes pour évaluer sa prestation. À la fin de la séance, chacun récupère la vidéo de son passage. Les étudiants doivent ensuite livrer une analyse argumentée et objective de leur propre prestation en identifiant les points positifs et négatifs, et proposer des pistes d’amélioration pour les futures présentations orales.

Cet exercice s’inscrit dans le cadre de l’unité d’enseignement « Développement personnel » au programme du master P2N depuis cette année. « Lors d’un exposé, le réflexe de l’enseignant, c’est d’observer le fond. C’est dur de juger uniquement sur des aspects formels, et on ne prépare pas suffisamment les étudiants à tout ce qui est savoir-être », relève David Viennot. La classe laboratoire de l’ESPE s’est trouvée être l’endroit idéal pour cet exercice. « On n’a pas de salle comme ça à l’UFR ST. Et à vrai dire, je ne savais pas que cette salle existait, confie l’enseignant. C’est mon collègue qui m’en a parlé. » Le collègue en question, Fabrice Devaux1, a lui aussi profité de la salle pour le même exercice avec ses étudiants de CMI PICSIl .

La séance terminée, Justin Loye est soulagé : « C’est difficile de refaire sa présentation en étant filmé car on sait qu’on va revoir chaque erreur ; ça va être dur de visionner la vidéo, mais ça va nous permettre de nous corriger. Pendant nos études, on fait beaucoup de présentations, mais on n’a jamais de retour direct sur l’expression orale, même si ça fait partie des critères de notation. Le but aujourd’hui est aussi de voir si ce qu’on a pensé de nous-même correspond à l’avis des autres. C’est un travail qui nous sera utile ! »

Mathieu Curti est également satisfait de cette session de présentation : « La salle est confortable et bien équipée, elle a une bonne acoustique, le matériel est mobile… et on a pu récupérer la vidéo de notre passage juste après sur une clé USB. » Si le petit groupe a seulement utilisé l'écran pour y faire défiler des diaporamas, il a pu en percevoir les fonctionnalités : « On a vu qu’on pouvait écrire sur le tableau numérique comme sur une tablette tactile, ce qui serait pratique pour annoter des schémas », commente David Viennot. « Le travail directement sur l’écran permet une grande interactivité, ajoute Branka Rupic. Et l’avantage, c’est qu’on peut sauvegarder tout le travail réalisé pendant la séance. » Les utilisateurs de la salle ont également accès à un robot de téléprésence2 pour des réunions en visioconférence d’un nouveau genre. 

Toutefois, pas de quoi être effrayé si l'on n'est pas complètement à l'aise avec ces nouveaux supports numériques, souligne Branka Rupic : « Pendant la séance, enseignants et étudiants n’ont pas à se préoccuper des aspects techniques. » Ce sont elle et son collègue Benjamin Epenoy, technicien audiovisuel, qui s’en chargent. Pour faire découvrir les équipements aux enseignants, ils ont réalisé une vidéo de présentation et des tutoriels de démonstration de l'écran tactile. L'occasion de se rendre compte du potentiel de tous ces outils pour l'enseignement et l'apprentissage.

  1. Fabrice Devaux est reponsable pédagogique des première et deuxième années du Cursus master en ingénierie Photonique, micro et nanotechnologie, temps-fréquence (CMI PICS)
  2. Il s'agit d'un appareil mobile (sur roulettes) muni d'un écran, d'une caméra et de micros. Il permet de simuler physiquement la présence d'une personne lors d'échanges en visioconférence. La personne, quant à elle, peut suivre et participer à la discussion à distance par l'intermédiaire du robot.
ESPE de Franche-Comté
Classe laboratoire de l'ESPE de Franche-Comté

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INSPE - Institut national supérieur du professorat et de l’éducation

La classe laboratoire vue depuis la régie
David Viennot et ses étudiants

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