Pierre Vauchez en habit d'arbitre sur un terrain de hand entouré par des jeunes qui portent un drapeau
Gédé
Auteur 
Chloé Combet

Arbitre et étudiant, la double casquette de Pierre Vauchez

Le 29 octobre, Pierre Vauchez, étudiant à l'UPFR des Sports en master 2 Entraînement, management et ingénierie du sport (EMIS), arbitrait son premier match de première division de handball féminin. À seulement 22 ans, il gravite avec succès dans le milieu du handball.

Ancien handballeur, cela fait maintenant neuf ans que Pierre arbitre avec son binôme Titouan Picard, agent de développement au comité du Doubs de handball. Ils ont débuté à l’âge de 13 ans en tant que bénévoles dans leur club. Petit à petit, avec l’expérience, ils ont atteint des niveaux sportifs de plus en plus élevés. Voilà quatre ans que le duo exerce en national1. En parallèle, ils évoluent depuis deux ans en tant que jeunes arbitres européens et dans la filière Avenir française. Avec lui, nous revenons sur son parcours2.

Comment vous est venue cette passion pour l’arbitrage ?

J’ai joué au hand une dizaine d’année, jusqu’en –18 national, ensuite j’ai dû faire un choix entre arbitrer ou jouer. On nous a toujours dit que nous avions du potentiel et que nous étions de bons arbitres. Au fur et à mesure, mon binôme et moi avons monté en grade. Titouan et moi possédons le même objectif : être au plus haut niveau. Je pense que c’est pour cela que nous formons une si bonne équipe. Le fait d’arbitrer en national et en international me permet de voyager dans toute la France et à l’étranger. En peu de temps, je suis allé en Norvège, en Slovénie, au Japon… et j’adore ça, c’est une riche expérience !

Comment arrivez-vous à concilier votre master et l'arbitrage ? Que vous apporte vos études par rapport à vos fonctions d'arbitre ?

Il n’y a pas de relation particulière entre les deux, puisque l’arbitrage est une passion et n’est pas professionnel dans ma discipline. Cependant, le master EMIS m’aide personnellement dans ma préparation physique et mentale. L'arbitrage sera toujours un complément de mon activité professionnelle mais pas davantage. Ma fillière me permet principalement de développer mes compétences dans l’entraînement sportif et les connaissances nécessaires dans le management. Ces connaissances me donneront accès, je l’espère, à un avenir professionnel dans une structure de haut niveau dans le handball. En tant qu’arbitres, nous n’avons pas d’entraînement, mais par contre, nous arbitrons tous les week-ends et exceptionnellement en semaine ; cela me laisse peu de temps libre. Nous nous déplaçons en train, ce qui me permet d’étudier pendant les voyages. C’est un rythme de vie soutenu, j’ai dû faire des sacrifices mais ce n’est rien comparé au plaisir que je peux avoir lorsque je me retrouve sur le terrain.

Quel est le match qui vous a le plus marqué ?

Le match du 29 octobre dernier (Nantes/Celles-sur-Belle, ndlr) était très important car c’était notre premier match de première division. C’était impressionnant et nous devions assurer un arbitrage irréprochable, il y avait donc beaucoup de pression. Mais le match qui restera à jamais gravé dans ma mémoire est celui qui nous a motivé à devenir arbitre… c’était il y a six ans pour les finales intercomités à Orléans. Nous arbitrions la finale garçons et ça a été un match déclic. Pendant ce tournoi, nous nous sommes rendu compte que nous avions des qualités d’arbitre et que nous pouvions espérer grimper les échelons. C'est à ce moment-là que l’arbitrage est devenu sérieux pour moi. Faire un match à 15 ans dans une salle pleine de 2 000 supporters était assez impressionnant, mais malgré ce stress nous avons pris beaucoup de plaisir. J’ai alors compris qu’il était possible de s’éclater en arbitrant et pas seulement en jouant.

Qu’est-ce que l’arbitrage vous apporte ?

Dans ma vie, l’arbitrage m’a apporté beaucoup de choses. J’étais quelqu’un d’assez angoissé, j'avais peu confiance en moi… Le fait de prendre des décisions devant les joueurs, les supporters, et d’assumer ces choix m’a vraiment aidé à me développer, aussi bien dans ma vie personnelle que dans mes études. Cette expérience m’a aidé à forger ma personnalité.

Quelle est la richesse de l’arbitrage au handball ?

Ce n’est pas facile d’être arbitre car il faut prendre les bonnes décisions au bon moment et un seul choix peut changer l’évolution ou le résultat d’un match. L’arbitrage féminin et masculin sont totalement différents. Par exemple, les filles jouent plus finement, il y a plus de pas et de débordements donc il faut être plus concentré. Au hand masculin, il y a plus de contacts et plus de sanctions. La façon d’arbitrer est vraiment différente et nous avons la chance de pouvoir faire les deux ; c’est ça aussi la richesse de ce sport, c’est intéressant, ça change et je ne me lasse jamais.

Quel serait votre objectif de carrière ?

L’année prochaine, j’aimerais passer un DEJEPS handball (diplôme d’État de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport spécialité handball, ndlr) et mon objectif ultime serait d’arbitrer la finale des Jeux olympiques. Je pense que c’est l’accomplissement d’une carrière mais j’ai encore beaucoup d’échelons à gravir pour y arriver.

  1. Arbitres de groupe 2 : 2e division féminine et nationale 1 garçon
  2. En parallèle de l'arbitrage, Pierre entraîne des jeunes du Grand Besançon de handball (GDBH). Dans le cadre de son master, il est également stagiaire à la ligue de Franche Comté de handball.

Contact

Pierre Vauchez
pierre.vauchez@edu.univ-fcomte.fr

Laurent Mourot
Responsable du master EMIS
laurent.mourot@univ-fcomte.fr

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