Courbet autrement

27 Juin 2019 - 29 Juin 2019

Dans le cadre des manifestations du bicentenaire de la naissance de Gustave Courbet, le musée départemental Gustave Courbet, le laboratoire Logiques de l’Agir, la MSHE C. N. Ledoux et la ville d’Ornans organisent un colloque sous le patronage du philosophe Jean-Luc Marion, membre de l’Académie française et du président de Sorbonne Université Barthélémy Jobert.

Affiche_colloque_courbet
Département du Doubs

La réception de Courbet fut, dès l’origine, brouillée et donc controversée. Les tensions familiales, la division entre sa patrie d’Ornans et Paris, les conflits ravivés par une notoriété brutale et souvent jugée usurpée, la polémique confuse sur le réalisme, les postures politiques parfois contradictoires, l’affaire de la colonne Vendôme, l’exil enfin, tout a rendu difficile l’interprétation de l’œuvre et la compréhension de l’homme.

Deux siècles après la naissance du peintre et un siècle après sa tardive et discrète ré-inhumation au cimetière d’Ornans, le colloque « Courbet autrement » ambitionne, à la faveur de toutes les études déjà menées, d’en susciter de nouvelles par la discussion des points admis et des idées reçues.

Il est en particulier une image tenace, à laquelle le peintre lui-même a grandement contribué, que ce colloque voudrait placer au centre de ses journées : celle d’un artiste « sans idéal et sans religion ». Ce refus – qu’il partageait avec ses amis francs-comtois les plus proches, Max Buchon ou Proudhon – s’explique mal dans un siècle, le XIXe, où le spirituel se métamorphose et apparaît en des lieux et des moments aussi marquants qu’inattendus. Comment comprendre, en effet, l’élan vers la république, le souci des plus humbles, l’attention aux prolétaires, sans les rattacher à cette effervescence spirituelle qui envahit la société ? Faut-il voir dans le « sans idéal et sans religion » de Courbet une conséquence du divorce de l’action et du rêve, selon le mot de Baudelaire[1], qui scelle le destin de 1848 achevé dans une répression sanglante ? Ou bien y lire plutôt la volonté de déplacer le religieux, le spirituel, vers les actes les plus ordinaires de la vie, dans la couleur d’un paysage, la lumière d’un visage ?

En posant ces questions, le colloque entend non pas faire voir un autre Courbet mais faire voir Courbet autrement, dans le cadre de la réflexion spirituelle qui parcourt le XIXe siècle, réflexion qui a pu paraître inadaptée au cas de cet artiste viscéralement libertaire.

Le colloque réunira la communauté des chercheurs, artistes, conservateurs qui ont pour centre d'intérêt la peinture et la trajectoire de Gustave Courbet et sera l'occasion de faire le point sur l'état de la recherche dans les études courbetiennes.

Inscription obligatoire (voir contact)



[1] Charles Baudelaire, « Le reniement de Saint Pierre », in Les Fleurs du mal

Horaires

Le jeudi 27 juin : 9h (accueil)
Le vendredi 28 juin : 8h30 (accueil)
Le samedi 29 juin : 8h30 (accueil)

Contact

Maison des sciences de l'homme et de l'environnement (MSHE) Claude Nicolas Ledoux

Lieu

Salle de conférence

Flagey Ferme familiale Courbet